Enews Legipresse

Recevez la newsletter et entrez dans le Club Légipresse
Valider
Valider l'adresse e-mail pour inscription à l'E-news

Le club Légipresse

Les 2 derniers inscrits
Agnès Bietrix

Etudiante

Vidéos

02/09/2016
Fabrice Arfi, Médiapart

Forum 2015 - Informer n'est pas un délit

Toutes les vidéos
Accueil > La genèse de la loi du 30 décembre 2004: présentation des nouveaux délits et des nouvelles règles de poursuites -

Les nouvelles incriminations de la loi du 29 juillet 1881
/ Chroniques et opinions


01/04/2006


La genèse de la loi du 30 décembre 2004: présentation des nouveaux délits et des nouvelles règles de poursuites



La boutique



> Abonné ? Identifiez-vous



L'ESSENTIEL La loi du 29 juillet 1881 résiste aux “ravalements” périodiques du droit de la presse, comme ceux récemment portés par le législateur en 2004. Ainsi, la loi dite “Perben II” du 9 mars 2004, introduisant un article 65-3 dans la loi sur la presse, a porté à un an le délai de prescription en cas de publication de propos racistes ou sectaires. Suscitée à l'origine par la prolifération de messages de ce type en ligne, la réforme n'a pourtant pas été limitée aux seuls messages diffusés par ce biais. Susceptible d'être interprétée de façon différente et contradictoire, cette dérogation à la prescription trimestrielle de 3 mois de l'article 65 semble insuffisante. La prescription ordinaire du droit de la presse s'applique en revanche aux “nouveaux” délits d'expression sexiste ou homophobe. Calquée dans son esprit sur la législation en vigueur incriminant et sanctionnant les propos à caractère raciste ou antisémite, la loi n° 2004-1486 du 30 décembre 2004 portant création de la Haute autorité de lutte contre les discriminations a ainsi introduit dans la loi du 29 juillet 1881 trois nouvelles incriminations visant à renforcer la lutte contre les propos discriminatoires à caractère sexiste ou homophobe.
Les avis divergent sur ces nouveaux délits de presse. Ainsi, se fondant avant tout sur le principe d'universalité des droits de l'homme, la Commission nationale consultative des droits de l'homme avait demandé le retrait du projet de loi. En outre, quelle va être l'incidence des incriminations nouvelles sans le débat de sociétés sur l'homosexualité ou l'homoparentalité ? Comment les tribunaux vont-ils définir la notion d' « orientation sexuelle» ? Les textes nouveaux sont-ils conformes à la Convention européenne des droits de l'homme ?…

Aborder la question de la genèse des délits de presse introduits par la loi du 30 décembre 2004 oblige à opérer un rapide retour en arrière afin de replacer cette initiative législative dans un contexte plus large. En effet, les dispositions réprimant les propos discriminatoires ou injurieux à caractère sexiste, homophobes ou fondés sur le handicap constituent la troisième étape d'une construction législative tendant à renforcer la répression de ces phénomènes ...
Yann PAVODA
Administrateur, Assemblée nationale
 
1er avril 2006 - Légicom N°35
4477 mots